Kinshasa, 21 juillet, 2025 / 10:13 PM
Les membres de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) ont exprimé l’espoir que l’accord de paix signé le 27 juin à Washington par les ministres des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda favorisera des avancées significatives dans la résolution du conflit dans l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Dans un message publié le 17 juillet, le Comité de la justice et de la paix internationale de l’USCCB exprime sa solidarité ecclésiale avec les évêques catholiques de l’Association des Conférences Épiscopales de la Région de l’Afrique Centrale (ACEAC) et le peuple de Dieu dans les deux pays, en soutien à leurs efforts pour défendre la dignité humaine et rechercher des solutions non violentes dans la sous-région des Grands Lacs.
« Nous espérons que l’accord de paix signé par les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda le 27 juin à Washington constituera une étape concrète pour faire face à la crise complexe qui a provoqué tant de violences envers nos frères et sœurs du Kivu, et plus largement dans les Grands Lacs », ont-ils déclaré.
Les membres de l’USCCB ont également exprimé leur optimisme quant au fait que cet accord « complète efficacement les processus de paix régionaux et internationaux en cours ».
« En frères, nous sommes à vos côtés face aux cycles de guerre qui ont tant endeuillé vos peuples, et en particulier avec nos frères et sœurs de l’Est de la RDC, qui continuent de subir les conséquences d’un conflit meurtrier menaçant d’engloutir toute la sous-région », ont-ils poursuivi.
Dans leur message adressé à Mgr José Moko Ekanga, évêque du diocèse catholique d’Idiofa en RDC, les évêques américains soulignent l’importance du « dialogue inclusif » dans la résolution des conflits.
Ils insistent également sur la nécessité de prendre soin des personnes « blessées et traumatisées par la guerre » et de reconnaître le rôle des populations comme « artisans de paix et gardiens des ressources naturelles » du territoire pour parvenir à une paix durable.
En février, un missionnaire religieux originaire de l’Est de la RDC avait qualifié la situation sécuritaire à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, de « très préoccupante ».
Frère Adolphe Mulengezi Mihingo, membre de l’Institut des Missionnaires de la Consolata (IMC), avait attribué la persistance du conflit à l’ingérence étrangère et à l’exploitation des ressources.
« La crise dans l’Est de la RDC est le résultat d’une combinaison complexe de facteurs historiques, économiques, politiques et géopolitiques. L’Est du pays est riche en ressources naturelles comme l’or, le coltan, le cobalt, les diamants et d’autres minéraux stratégiques utilisés dans l’industrie technologique mondiale », a déclaré le Frère Mulengezi, originaire de Goma, lors d’un entretien accordé à ACI Afrique le 6 février.
Les membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) ont appelé à l’unité nationale et à la réconciliation à travers la mise en œuvre d’un Pacte Social pour la Paix et la Cohabitation Harmonieux.
Ce pacte, initiative de la CENCO en collaboration avec l’Église du Christ au Congo (ECC), vise à mobiliser les différentes parties prenantes en RDC afin de tracer une voie vers la stabilité.
Dans une déclaration publiée le 17 mai à l’issue de leur 62e Assemblée plénière à Kinshasa, les évêques catholiques congolais ont déploré que « les guerres et conflits intercommunautaires qui durent depuis plusieurs années, plongeant régulièrement la RDC dans le deuil et le sang, se propagent et menacent gravement l’intégrité territoriale et l’unité nationale du pays ».
L’accord de paix signé le 27 juin engage la RDC et le Rwanda à « respecter l’intégrité territoriale et promouvoir des relations pacifiques » entre les deux nations, et à soutenir « les négociations en cours entre la RDC et l’AFC/M23 sous la médiation de l’État du Qatar à Doha », entre autres dispositions contraignantes.
Dans leur message du 17 juillet à l’ACEAC, signé par Mgr Abdallah Elias Zaidan de l’Éparchie catholique maronite de Notre-Dame du Liban et président du Comité de la justice et de la paix internationale, les évêques américains soulignent la nécessité d’une diplomatie « authentiquement humaine ».
« Il faut faire place à une diplomatie authentiquement humaine — une diplomatie où les peuples prennent soin des autres peuples, centrée non sur le contrôle des terres et des ressources, l’expansionnisme ou les profits, mais sur la création d’opportunités pour la croissance et le développement des personnes », affirment-ils, en référence à l’exhortation prophétique du Pape François lors de son voyage apostolique en RDC en 2023.
Ils saluent le témoignage des évêques de l’ACEAC et du peuple de Dieu au Burundi, en RDC et au Rwanda pour leur détermination à « vivre leur mission évangélique comme artisans de paix » malgré les divisions enracinées.
« Les fidèles catholiques aux États-Unis apprécient l’opportunité de vous accompagner fraternellement à travers l’action caritative et humanitaire de Catholic Relief Services dans vos pays », déclarent-ils.
Ils concluent en exprimant leur solidarité spirituelle avec les membres de l’ACEAC dans l’espérance que « leurs aspirations à la réconciliation, à la justice et à la paix dans la sous-région se réalisent en abondance ».
« Nous nous unissons à la prière du Pape Léon XIV, après la béatification du fils de Goma et “homme de paix” Floribert Bwana Chui bin Kositi, le 15 juin dernier : ‘Que la paix tant attendue au Kivu, en RDC et dans toute l’Afrique advienne bientôt — par l’intercession de la Vierge Marie et du Bienheureux Floribert’ », ont-ils conclu.
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